Voici comment se présentent les VDF : « Vin de France porte un message simple. En permettant aux producteurs d’assembler les meilleurs raisins de différentes régions de France, le focus se fait sur le(s) cépage(s) et donc le goût. »
Une définition équivoque qui a été bizarrement comprise par une majorité de producteurs par :
Prenez les gens pour des jambons y’a toutes les chances que ça marche ! Faites ce que vous voulez, surtout n’importe quoi, on s’en contre-fiche, puis coller l’étiquette VDF ça se vendra. Le consommateur ne porte jamais aussi bien son nom que quand il est perdu. On l’aguiche à grands coups de « Vin de France », si c’est français c’est que c’est bon !
En revanche, une minorité l’a comprise par :
Vous êtes débarrassés des contraintes, profitez-en pour créer des choses sublimes, soyez des précurseurs, des innovateurs raffinés. Bref, soyez des viticulteurs, créez du bon.
Ainsi, la quasi-totalité des VDF profite éhontément d’un coup marketing, mais d’autres plus scrupuleux en font des choses sublimes. C’est qu’en réalité, cette appellation est beaucoup plus permissive que les autres. On vous explique tout ça.
Qu’est-ce qu’un Vin de France ?
Un vin de France, c’est ce qui reste lorsqu’on enlève tous les vins ayant une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) ou par une Indication Géographique protégée (IGP). On peut y trouver la mention SIG, pour Sans Indication Géographique. Plusieurs facteurs jouent : la zone de production se trouve en dehors de celle définie par l’appellation ; les cépages cultivés ne sont pas conformes aux règles de l’appellation locale ; les techniques de vinification ne répondent pas aux critères indiqués dans le cahier des charges de l’AOC… La désignation remplace la mention Vin de Table en 2009. On pourrait s’interroger sur ce changement de nom. Pourquoi ? A vous d’interpréter.Les Appellations.
« Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ? », s’interrogeait le général de Gaulle. Eh bien, il y a plus de 370 appellations viticoles françaises ! L’origine des AOC remonte à 1905, après les ravages du phylloxera qui dévasta les vignes françaises à la fin du 19e siècle. S’en suivit une période anarchique où les contrefaçons pullulaient, un véritable pillage des renommées. La création des AOC survient par un décret-loi de 1935 relatif à la défense du marché du vin. Il crée l’Appellation d’origine contrôlée, applicable aux vins et aux eaux-de-vie, et l’organisme chargé de leur définition, de leur protection et de leur contrôle. C’est donc dès l’origine pour protéger les vignerons que les AOC ont vu le jour. De leur volonté propre. Ensuite, cette nécessité de protéger les terroirs s’entendra à d’autres produits qui nécessitent d’autres savoir-faire particuliers.C’est quoi une AOC ?
Une AOC, sommairement, c’est un ensemble de norme, de règles de production et dans une certaine mesure de valeurs communes, admises pour protéger un terroir. Une fois celui-ci approuvé (et la plupart l’ont été il y a plusieurs décennies), un contrôle analytique et organoleptique est effectué. L’ODG (Organisme de Défense et de Gestion) d’une appellation se charge de contrôler la bonne application des règles et d’autoriser, ou non, un vigneron à devenir un ayant-droit de l’appellation. On adhère à une AOC, il ne s’agit pas d’une marque ou même d’une franchise, bien au contraire, mais du respect du produit et de ses caractères particuliers. C’est un désir de protéger certaines traditions. Elle appartient à tous les vignerons. Ce faisant, elle impose nécessairement certaines contraintes.
AOP ou AOC ?
L’Appellation d’Origine Protégée (AOP) est une dénomination reconnue dans l’ensemble de l’Union européenne. L’AOC est l’acronyme pour Appellation d’Origine Contrôlée. Il s’agit rigoureusement de la même chose, du même cahier des charges, des mêmes réglementations. L’unique différence est que l’AOP est la dénomination européenne tandis que nous, les Français, nous préférons utiliser celle d’AOC.
Les IGP.
Vient ensuite l’IGP, l’acronyme pour Indication Géographique Protégée. On peut la présenter comme une version allégée de certaines contraintes de l’AOC. Cette appellation couvre des aires géographiques plus importantes que les AOC.
Les Vins de France.
En bas de la pyramide, les VDF ne répondent à aucun cahier des charges. On en retrouve dans chaque pays sous des appellations spécifiques. Pour résumer : les AOC existent pour protéger la qualité des produits. Les vignerons souscrivent à certaines règles contraignantes qui assurent au consommateur un certain niveau d’exigence. L’IGP un peu moins. Le VDF n’assure rien, n’exige rien. C’est un fourre-tout. Vous y trouverez le pire, surtout le pire, presque toujours le pire !… Mais aussi parfois un peu de génie.