Le Chardonnay gravé dans la « Roche ».

chardonnay
S’il en est des cépages qui ont parcouru des odyssées improbables, qui furent barbotés dans les aléas les plus épiques et les plus grandiloquents. C’était les cas du Cabernet franc qui des Romains et par l’Espagne nous serait parvenu… Il en est en revanche à l’histoire bien moins prestigieuse…

“La Porte de Dieu”

Mais, ça n’est pas du tout le cas du Chardonnay ! Ce cépage est peut-être si merveilleux grâce à ses accointances avec le divin. Tout est dans le nom « Cha’ar Adonai », qui si notre traduction est exacte — nous ne sommes pas hébréophone — signifie « Portes de Dieu ». Littéralement Cha’ar – porte, Adona’ï — Dieu. 

 

Dans la périphérie de Jérusalem se trouvaient les « Portes de Dieu » où l’on y cultivait la vigne. En l’an 1239, Thibaud IV de Champagne dit « Thibaut le Chansonnier » et surnommé curieusement « Thibaud le Posthume », partit en croisade. Il en revint en 1240, et ramena de Damas dans son heaume la rose de Provins mais aussi un morceau de la Vraie Croix et surtout des vignes cultivées à Jérusalem. Confondant les vignes et le lieu connu en hébreu sous le vocable de Sha’har Adonai, elles furent alors appelées : « Chardonnay ». Quand on ne se contente pas de son histoire, on se crée une légende…

 

Quelle légende merveilleuse, qu’un roi de Navarre, nous ramène des croisades avec d’autres reliques un cépage de Judée… Mais tout n’est pas vrai dans cette histoire.

 

Ça nous déplaît un petit peu quelque part de « casser le mythe ». La pratique remonte à Hérodote et bien d’autres le suivront : Copernic, Galilée, Newton jusqu’à Spinoza et Nietzsche et peut-être bientôt ChatGPT… Et c’est bien triste en un sens, « Hérodote vint qui gâcha tout », écrivait Mérimée.

Un fier cépage bourguignon

La véritable histoire, la seule, la vraie, celle qu’on lit dans les gènes. Bref, l’histoire sans romance est celle que nous propose l’ampélographie moléculaire.

 

Petit rappel : Le terme ampélographie vient du grec « ampelos » la vigne et de « graphie » la description. Ce terme regroupe à la fois la description et l’identification des cépages, l’étude de leur évolution et des relations qui existent entre eux et la connaissance de leur comportement vis-à-vis du milieu (aptitudes culturales et œnologiques). 

 

Une équipe d’ampélographes aurait identifié l’origine du Chardonnay en ayant recours à une analyse des mutations génétiques.

 

Ce qu’ils ont découvert est que ce cépage est bel et bien français et qu’il vient de Bourgogne. Il provient d’un croisement entre le Pinot Noir et le Gouais Blanc. Ce qui en fait un proche cousin du Gamay.

 

Avant 1985, il était difficile de le distinguer du Pinot blanc et ils étaient très souvent confondus. Seulement, grâce à sa méthode ampélographique, le professeur Pierre Galet a permis d’identifier définitivement le Chardonnay comme un cépage à part entière. En tant que tel, le Chardonnay a réellement été découvert en 1985.

 

Alors, bien qu’il n’ait pas été en quelque sorte un cépage « élu de Dieu », qui aurait attendu un Roi de droit divin pour nous parvenir ; il reste que son essor remonte bien à des temps médiévaux et a été permis grâce à des serviteurs de Dieu. Ce sont les moines, une fois de plus, qui ont participé à la propagation du Chardonnay. En premier lieu, l’intense production de vins des abbayes a converti la Bourgogne avant de se propager petit à petit à travers la France et atteindre la Loire.

 

Il existe en Saône-et-Loire un petit village appelé Chardonnay, on supposera donc aisément que les deux sont liés. Et pour la petite histoire, et puisqu’on aime bien l’étymologie chez les Canons, le nom du village de Chardonnay serait tiré du latin, Cardonnacum, « là où poussent les chardons », les chardons qui affectionnent comme le cépage les sols calcaires. Raison pour laquelle nous avons baptisé notre Crémant de Loire 100% Chardonnay le Canon Brut « Roche ».

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Désuète depuis l’arrivée du plastique, cette bonne vieille consigne fait son grand retour. La secrétaire d’État chargée de l’écologie, Mme Couillard l’a dit « d’ici deux ans ». Ainsi, pour tous les contenants en verre et en plastique rigide, du yaourt à la bouteille, refaire le plein ou échanger nos bocaux vides contre quelques sous. A l’époque, c’était tout à fait charmant quand on allait échanger les bouteilles vides à la société viticole contre des pleines. Ça ne sera sans doute jamais plus pareil. On salue l’effort malgré tout.

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