
L’Anjou, il y a environ 455 M.A.
Quelques révisions : l’Ordovicien est une période de l’ère paléozoïque. Le paléozoïque (du grec palaios, ancien, et zôon, animal) débute en même temps qu’apparaissent la plupart des groupes d’invertébrés et se termine après l’édification puis l’abrasion complète de plusieurs systèmes de chaînes de montagnes, notamment la chaîne hercynienne. Ça nous concerne par ce qu’à Bonnezeaux on a plus ou moins les pieds dessus.
L’Anjou, il y a environ 455 M.A.
Quelques révisions : l’Ordovicien est une période de l’ère paléozoïque. Le paléozoïque (du grec palaios, ancien, et zôon, animal) débute en même temps qu’apparaissent la plupart des groupes d’invertébrés et se termine après l’édification puis l’abrasion complète de plusieurs systèmes de chaînes de montagnes, notamment la chaîne hercynienne. Ça nous concerne par ce qu’à Bonnezeaux on a plus ou moins les pieds dessus.

Pendant l’Ordovicien, l’Anjou est immergé pas loin du Pôle Sud. Une vase se constitue au fond de l’océan par l’accrétion de dépôts sédimentaires. Cette vase épaisse va se solidifier pour former les schistes ardoisiers de notre sol.
Dans cet univers froid et impénétrable, la vie se frayait un chemin, modeste, mais opiniâtre. Les trilobites, des créatures étranges au corps segmenté, arpentaient les fonds marins. On retrouve leurs carapaces fossilisées dans les schistes. Avec eux, tout à tas d’autres bestioles, méduses translucides, graptolites enchevêtrés, orthocères aux formes étranges. Une faune bien mystérieuse évoluait dans les eaux sombres de l’Anjou. Parmi eux, les encrines et les blastoïdes formaient des colonies éphémères. L’Anjou dérive vers le Nord et quelques millions d’années passent…
L’Anjou, il y a environ 380 M.A.
Au Dévonien, l’Anjou sort sa tête de l’eau entre le Tropique du Capricorne et l’Équateur. En s’éloignant du Pôle, ses eaux se réchauffent et deviennent propices à une foisonnante biodiversité. Les récifs de corail déploient des formes complexes dans un climat tropical. Une partie de l’Anjou reste immergée.

Sous le soleil des Tropiques, les massifs de coraux donnent naissance aux marbres gris que l’on retrouve vers Chalonnes et Montjean-sur-Loire. Une multitude d’autres créatures étranges pullule, des trilobites, des orthocères, des goniatites, des brachiopodes et des encrines. Bref, tout un tas d’êtres vivants sous-marins.
Et, sur les terres émergées, une autre forme de vie prend racine. Des primovégétaux commencent à pousser pour la première fois sur ces sols fertiles. La vie à la surface commence.
L’Anjou continue sa dérive tranquillement et quelques millions d’années passent…
L’Anjou, il y a environ 325 M.A.
Quelques centimètres chaque année, après plusieurs millions d’années, ça fait un certain grand nombre de kilomètres. L’Anjou a maintenant presque atteint l’Équateur !

À force de dériver, les supercontinents du Gondwana et de Laurasie ont fini par se rencontrer. S’entrechoquant dans un brouhaha dantesque, ils ont donné naissance à la chaîne Hercynienne. Cette même chaîne se trouve sous nos pieds désormais. Le choc monumental a formé des filons de roches volcaniques comme la rhyolithe et la spilite.
Une forêt dite « houillère » car peuplé de gigantesques fougères s’étend à perte de vue. De longues tiges hautes de près de 30 mètres paraissent toucher le ciel de leurs frondaisons épaisses, formant un dôme végétal qui abrite des insectes géants.
Les débris des fougères géantes, charriés par les torrents se déposent au fond des lacs, se transformant lentement en houille et qui forment le charbon de Doué, Chalonnes, Montjean ou dans le Bassin houiller de basse Loire.
Mais ça n’est pas tout. Au milieu de cette profusion végétale, on trouve des traces de cendres volcaniques. Des volcans carbonifères, aujourd’hui éteints, ont laissé leur empreinte dans les terres angevines à Saint-Herblon près d’Ancenis. Ce sont ces cendres qui ont formé la « Pierre carrée » de la Faille du Layon et de la Corniche Angevine.
Voilà, à peine quelques milliers de milliers d’années pour former l’essentiel de nos sols. Voilà d’où que vient une bonne partie de notre patrimoine minéral. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, vient d’autres bouleversements qui vont encore enrichir notre petit coin d’Anjou.
On aurait pu remonter encore plus loin la généalogie ! Après tout certains bouts de France sont vieux de 2 milliards d’années. Ce sont des morceaux que l’on voit bien sur nos côtes bretonnes et que l’on trouve aussi en Anjou, mais on va tâcher de faire cours pour traiter les millions d’années qui nous intéressent ici.