Doit-on s’attendre à une sécheresse chaque année ?

La guerre de l’eau est déclarée ! Écolos contre agriculteurs, les manifestations sont de plus en plus nerveuses. D’un côté la nourriture, de l’autre le futur. « Si on n'a pas d’irrigation, on a pas de contrats derrière, parce que si on irrigue pas dans les landes on a rien qui pousse », « Il nous faut l’eau qui percole, qui reste en terre, des nappes. Ce qu’on veut c’est que 6 % de cette eau .», disait un agriculteur remonté au journal de la 2.

Le gouvernement prend des mesures contre les sécheresses. Tire-larigot d’interdictions d’irriguer, de pomper, de récupérer, de remplir sa piscine… Police de l’eau ! État de la flotte ! Contrôle systématique de la mouille. (En dynamique fluviale, une mouille est un secteur d’un cours d’eau caractérisé par une faible pente, une hauteur d’eau supérieure à celle de l’ensemble du lit de ce cours d’eau, et par une plus faible vitesse d’écoulement de l’eau.)

Heureusement, il existe des mesures dérogatoires pour nos agriculteurs, et ils réchappent très aisément aux contredanses. Mais, s’ils passent outre les amandes, des écolos bien énervés s’en prennent parfois directement à eux. Avec des actions de sabotage contre les bassines géantes de récupération, les écolos rêvent de révolution. C’est qu’en trente ans, au bas mot, 70 % des insectes ont disparu. À peine moins d’absents chez les oiseaux 60 % ! Michel Simon s’en effrayait déjà dans les années 50, tout s’est accéléré depuis et l’extinction est bien là. Les arbres souffrent, les forêts font de grands brasiers, les escarbilles font des étoiles et le Fog s’épaissit dans les vallées. Ce n’est pas tolérable ni pour les écolos ni pour les agriculteurs. Il va falloir apprendre à s’entendre.

Ça n’est pas parce qu’il pleut, qu’il n’y a pas sécheresse !

Le remplissage d’une nappe n’est pas tellement intuitif. D’une part, en fonction de la typicité des sols, les nappes se remplissent de différentes façons qui leur sont propres. Si bien que la Bretagne n’est pas tant menacée par ces problèmes, mais que Poitiers est à sec. D’autre part, lorsqu’il s’agit des saisons et de la pluie, s’il pleut au printemps, c’est très bien, c’est même normal en quelque sorte. Seulement, au printemps, c’est toute la végétation qui a besoin d’eau. Elle en capte autant que possible. L’eau ne pénètre pas jusqu’aux nappes. Les nappes ne se remplissent pas ou peu ! C’est surtout en automne et en hiver que les nappes doivent se remplir, quand les végétaux se mettent au ralenti. Là alors, l’eau si elle tombe, doit pouvoir atteindre rapidement les nappes. Seulement, il n’a pas plu suffisamment les hivers et les automnes passés.

« La normale n’existe plus ! »

Jean-Marc Jancovici ingénieur de l’Ecole polytechnique, président du Shift Project et fer-de-lance d’une certaine écologie pragmatique : « la normale c’est un état stable auquel on revient après une perturbation. » Si vous êtes malades, votre température monte à 38/39°, un paracétamol et après quelques jours votre température retrouve sa normale de 37,5°. En ce qu’il s’agit du climat, ça n’existe plus. C’est une dérive. A l’échelle humaine, le climat ne retrouvera pas sa normale. Il faudra attendre plusieurs milliers d’années.  

« Y’a plus de saisons ! »

S’il y en a toujours des saisons, y’a toujours des solstices, tant que l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre sur le plan de l’orbite ne change pas, y’aura toujours des saisons. Là, nous, truculents êtres humains, n’y pouvons rien et c’est tant mieux. Toujours un hiver plus froid que l’été et le printemps plus vert que l’automne. En revanche, il semble que dans un climat qui se réchauffe globalement, la longueur de l’été s’allongera nécessairement. Quant à l’hiver, l’automne, le printemps, eux, ils vont se contracter.

Grosso modo : « Si l’on ne réduit pas les émissions à effet de serre, dans les pires scénarios, sous la zone de latitude qui inclut la France, l’hiver ne durera plus qu’un mois ; il commencera mi-décembre et se terminera mi-janvier. Tandis que l’été commence début mai pour se terminer mi-octobre. Les quatre saisons ne vont pas disparaître, mais elles vont changer de durée. » (David Faranda, climatologue au CNRS de l’Institut Pierre Simon Laplace pour Ouest-France).

Alors, est-ce qu’il y aura des sécheresses chaque année ?

Difficile d’être catégorique, le climat c’est un peu plus compliqué qu’un avis péremptoire. D’une année à l’autre, ça peut varier. Ce qui est à peu près certain, c’est que les épisodes de sécheresse seront de plus en plus fréquents.

Un peu d’optimisme grâce au vin.

Un meilleur ensoleillement favorise la maturation du raisin.  Ainsi, nos vins blancs, Le Sauvignon, Le Chenin et nos vins rouges, Le Gamay, ou le Cabernet Franc, toute la famille des Canons prendra de belles couleurs, et se bonifiera avec le Soleil. Faut savoir voir le verre à moitié plein.

Enfin, il y a quand même un peu de positif dans tout cela. On fait de plus en plus attention à l’utilisation de l’eau. De nouvelles techniques ont été développées, d’autres le seront, on en parlait dans cet article.

 

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